Qu’est-ce que la communication non-violente

Si, en bon français, on serait tenté d'écrire "communication non-violente" ou encore "communication non violente", la graphie officielle est "Communication NonViolente", traduction de "NonViolent Communication", marque officielle aux États-Unis. Nous utiliserons indifféremment ces différentes formes d'écriture dans cet article. Mais au fait, qu'est-ce que la communication non-violente ?

Histoire de la communication non-violente

La Communication NonViolente (CNV) a été inventée par Marshall B. Rosenberg, docteur en psychologie clinique, au cours des années 1960. Tout est parti d'une conviction : selon lui, les êtres humains sont foncièrement bons, bienveillants. Dès lors, il ne comprend pas pourquoi certaines personnes dérivent vers la violence, l'agressivité, comportements dont il est régulièrement le témoin durant son enfance sur fond de discrimination raciale.

Dans sa tentative de compréhension de ce phénomène, il fait le constat que le langage, c'est-à-dire les mots employés, joue un rôle prépondérant dans le passage de la bienveillance à la violence, cette dernière étant, selon lui, "l'expression tragique de besoins non satisfaits."

Par conséquent, il décide de créer une méthode de communication qui "favorise l'élan du cœur" et qu'il appelle la "Communication NonViolente". Concrètement, il s'agit d'une manière de communiquer qui ne laisse aucune place à la violence, afin de résoudre les conflits ou, au moins, de ne pas en créer.

En 1984, Marshall B. Rosenberg fonde le Centre pour la Communication NonViolente, ou CNCV. Ce dernier est, depuis, chargé de promouvoir la communication non-violente dans le monde et de certifier les formateurs en CNV.

Définition(s) de la CNV

Il n'y a pas qu'une seule définition de la communication non-violente. Le créateur de cette méthode a bien entendu donné la sienne : la CNV est "le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d'en faire autant."

Toutefois, plusieurs psychothérapeutes en ont proposé d'autres, depuis. Par exemple, Thomas d'Ansembourg indique que la communication non-violente vise à donner accès à l'empathie, non pas en se contentant d'écouter, mais en "se [reliant] efficacement à soi et à l'autre".

Par ailleurs, selon David Servan-Schreiber, la CNV permet de remplacer le jugement par de l'observation objective et par l'expression de sentiments. Nulle critique donc, uniquement de la description d'émotions. La personne en face n'est donc pas en position de contestation et d'énervement, elle ne se met pas en colère.

En résumé, éviter de déclencher une situation conflictuelle susceptible de déboucher sur de la colère, rester à l'écoute, gérer ses émotions et faire preuve d'empathie font partie du processus de communication non-violente.

Pourquoi utiliser la Communication NonViolente ?

En partant de ces nombreuses définitions, il est possible de dégager un objectif commun. Ainsi, la Communication NonViolente donne des moyens pour se connecter aux autres, dans la bienveillance, sans céder à la facilité de la critique et du jugement, en minimisant les conflits.

Si d'aucuns s'en servent comme mode de communication et de gestion des émotions à part entière, d'autres en ont fait un véritable art de vivre, et une communauté entière s'est forgée autour de la CNV.

Au quotidien, tout le monde peut avoir besoin de désamorcer des conflits ou d'instaurer des relations placées sous le signe de la bienveillance, que ce soit dans la vie privée ou au travail.

Qu'est-ce la communication non-violente ?

Alors, concrètement, qu'est-ce que la communication non-violente ? Il s'agit d'un mode de communication qui vise avant tout à identifier nos propres besoins et ceux de nos interlocuteurs, afin d'améliorer la qualité de nos relations – au sens de la CNV, ces besoins sont communs à tous les individus.
Mais ce n'est pas une fin en soi. L'objectif recherché par ceux qui pratiquent la CNV est de changer de paradigme, profondément, pour eux-mêmes voire pour la société dans son ensemble.

C'est la raison pour laquelle Marshall B. Rosenberg utilisait deux animaux pour représenter ce schéma de pensée : une girafe et un chacal. Alors que le chacal illustre la communication habituellement utilisée par le quidam, la girafe est la métaphore associée à la communication non-violente. Pourquoi ces deux animaux ?

Le chacal est associé, dans son exemple, aux jugements, aux étiquettes collées sur le front des autres, à l'envie d'avoir raison et au rejet de la responsabilité sur les autres : "C'est ta faute si je suis malheureux." L'absence de gestion des émotions est alors souvent source de colère, de conflits.

Au contraire, la girafe, du fait de sa grande taille, a besoin d'un grand cœur pour pomper le sang jusqu'à sa tête haut perchée. C'est ce parallèle avec le grand cœur au sens imagé que Marshall B. Rosenberg met en avant. En outre, son long cou lui permet une vue d'ensemble d'une situation, ce qui reflète bien la CNV.

Si les humains utilisent parfois l'un ou l'autre mode de communication (chacal ou girafe), l'objectif de la CNV est de faire prendre conscience que la bienveillance est préférable pour instaurer une relation saine. Toutefois, dans le respect du principe qu'elle prône, elle ne prétend nullement que le paradigme représenté par le chacal est mauvais et que celui illustré par la girafe doit être adopté obligatoirement. Chaque personne est libre de choisir le type de communication et donc de relations qu'il souhaite mettre en place, en son âme et conscience.

Conclusion

La communication non-violente est donc un processus qui vise à instaurer une relation réciproquement profitable et bienveillante avec un tiers ou un groupe de personnes, et à éviter les conflits. Pour sa mise en pratique, il convient de déployer un processus en quatre étapes, dénommé OSBD, pour Observation, Sentiment, Besoin, Demande, objet d'un prochain article.

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